2024-2025
Cette soirée se déroulera sous forme d’entretien entre Iannis Roder et Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque
Iannis Roder, historien
Aujourd’hui, une partie conséquente de la jeunesse française semble ne plus adhérer au principe de laïcité, le considérant comme portant atteinte aux libertés individuelles voire « discriminant » et contrariant les individus dans leur volonté d’afficher leur appartenance religieuse. Quels sont les enjeux que recouvre cette défiance pour la laïcité perceptible dans une partie de la jeunesse et quels en sont les ressorts ? Quelles solutions l’école mais également la société pourraient avancer et mettre en oeuvre pour enseigner le principe de laïcité et y faire adhérer ? Comment faire entendre qu’il est un cadre qui garantit la paix civile ?
En partenariat avec
Unité Laïque
Francis Wolff, philosophe
Qui est responsable ?
Y a-t-il un responsable ?
Mais de quoi ?
Et bien de tout ! Du chômage, de la crise, et même de tous les malheurs du monde. Les guerres, les massacres de masse, les génocides, mais aussi les injustices, les famines, les pandémies, mais aussi les tremblements de terre, les tsunamis, et toutes les souffrances qu’ils entrainent, et aussi les maladies, les douleurs, la mort, etc.
Absurde ! dira-t-on. Il n’y a pas un responsable. Certains maux ont des responsables, particuliers, individuels, d’autres non, c’est comme ça, c’est la vie, c’est ce monde, peut-être y a-t-il un autre monde, sans souffrance, sans injustice. Mais il n’y a pas, ici-bas, de responsable pour tout et n’importe quoi.
Avec Ollivier Pourriol, philosophe, essayiste
Avoir un corps, disait le philosophe Alain, c’est avoir droit de choc. L’incarnation serait une première violence, qu’il nous faudrait apprendre à sublimer en apprenant à gouverner nos gestes, en un mot à danser. Danser seul, pour devenir capable de danser ensemble, tel serait le chemin d’une socialisation croissante, nous permettant de passer d’un désordre originel et d’une agressivité native à une douceur et à une réciprocité heureuse.
Films : Billy Elliot, Les chaussons rouges, Rize, Les rêves dansants
Lux assure directement la billetterie et la réservation des 2 séances Cinéphilo
En partenariat avec
LUX scène nationale
Albert Moukheiber, chercheur en neurosciences et psychologue clinicien
Aujourd’hui, tout, ou presque, semble devoir trouver son explication dans le cerveau. Nos bonheurs, nos malheurs, notre personnalité, nos façons de consommer, notre capacité ou incapacité à changer individuellement et collectivement ne seraient finalement qu’un effet des interactions de nos neurones. Du politique à l’intime, tout serait réductible au cerveau, au prix de raccourcis, d’approximations, voire de contre-vérités qui trahissent ce que les neuroscientifiques affirment eux-mêmes.
Eric Fiat, philosophe
Chaque fin de vie est singulière, la littérature – par nature jurisprudentielle – nous l’apprend sans doute mieux que la philosophie. Ainsi Ivan Illitch ne meurt pas comme Madame Mac’miche, ainsi ne meurt-on pas chez Giono comme chez Maupassant. Mais cette singularité n’empêche pas que les derniers jours soient coutumièrement jours où s’affrontent le sentiment d’un impossible, d’un impossible à vivre, et le sentiment que tant qu’il y a de la vie il y a du possible. Comment accueillir ces deux sentiments également importants ? Comment accueillir, phénoménologiquement puis éthiquement, cet ultime agon entre forces de vie encore présentes et forces de mort déjà agissantes ?
En partenariat avec PFP/IFFSI/Hôpital de Valence
Michaël Foessel, philosophe,
Pourquoi le mal existe ? Pourquoi faisons-nous le mal ?
La question du mal pose une énigme et un scandale. Elle est un véritable « défi » à la philosophie et à liberté humaine. Le mal est là comme une possibilité fondamentale de l’action libre, la possibilité du mal fait partie de son essence, il est à la « racine » de l’agir et en tant que tel « inextirpable » – mais parce que ce problème est spécifiquement humain, c’est toujours aussi à l’homme qu’il revient de lutter contre lui en favorisant le bon principe – la loi morale et l’autonomie qu’elle promeut – sur le mauvais, le penchant au mal.
Gaëlle Wienhold, philosophe
Emil Cioran décrit l’insomnie comme une torture, « un interminable rejet de la pensée par la pensée ». De cette expérience éprouvante naît une philosophie de la vie dont le pessimisme est, contre toute attente, puissamment revigorant.
En partenariat avec le Théâtre de la ville et la compagnie Françoise Maimone
Guillaume Le Blanc, philosophe
Les larmes ne sont pas le seul langage de la perte, du désespoir et du chagrin. Elles sont courageuses, audacieuses car elles nous indiquent que quelque chose doit être changé, à quoi il faut consentir. En ce sens elles sont un chemin de liberté bien davantage qu’une voie de résignation. Non seulement les larmes nous rendent pleinement humains, mais lorsque celles-ci, solitaires, deviennent solidaires, elles apparaissent comme une force politique. En osant pleurer, on ne fait pas que déplorer, on accuse, on réclame justice : un peuple en larmes est un peuple en armes.[…]
En partenariat
avec le CPA
Jérôme Lèbre, philosophe
Nous n’aimons pas les obstacles, nous les voyons comme des empêchements. Mais vouloir que nos projets et nos trajets se déroulent sans obstacles, c’est vouloir que rien n’existe : car tout ce qui existe fait obstacle à d’autres existences par sa simple présence. Cela constaté, il s’agit bien moins de raisonner sur l’obstacle en général que sur la pluralité de ses configurations, entraînant des modes d’approche et de rencontre tout aussi pluriels – et pas seulement pour les humains ou entre humains.
Sophie Klimis, philosophe
À partir d'une réflexion sur la délibération d'un jury d'assises dans le film 12 hommes en colère, ce livre déploie une introduction pratique et critique aux trois activités fondamentales qui caractérisent la démocratie : penser, délibérer, juger. Il met en perspective les principales théories philosophiques de la justice et un questionnement sur la place des citoyens dans son exercice - acteurs ou spectateurs ?
Pour affronter les actes criminels les plus sensibles, la justice des « experts » tend à se substituer à celle des jurys populaires. Face à cette réalité, l'auteure affirme que chacun d'entre nous est capable de construire une perspective personnelle et critique, d'aller au-delà des idées reçues, autrement dit de se hisser au niveau d'une philosophie de la justice en actes. Ces actes doivent être les trois fondements de la citoyenneté en démocratie : penser - délibérer - juger.
Serge Tisseron, psychiatre
Comment est-il possible que nous sachions une chose, et qu’en même temps nous nous comportions comme si nous ne la savions pas ? Et comment cela peut-il concerner non seulement nos opinions sur le monde, mais même la relation que nous avons avec nous-mêmes ? Cela ne serait pas si grave si les conséquences n’étaient pas souvent dramatiques. Alors, comment en sortir, ou plutôt, comment faire en sorte de ne pas nous y installer ? La logique de l’aveuglement nous concerne tous. Heureusement, il existe des moyens de l’éviter.