Francis Wolff, philosophe

La problématique de la liberté n’a apparemment guère changé depuis Descartes et Spinoza. Pour l’un, l’homme est libre en ce sens que rien ne peut limiter sa volonté : nous pouvons toujours ne pas faire ce que faisons. Pour Spinoza, cette liberté de la volonté est une illusion, parce que nous sommes conscients de nos désirs et ignorons leurs causes. Un désir ne vient pas en moi quand je le veux mais quand il veut. Et toutes nos actions sont nécessaires comme tous les autres événements du monde.

La philosophie et la science modernes semblent avoir globalement donné raison à Spinoza contre Descartes. Peut-on donc encore défendre aujourd’hui la liberté de la volonté, autrement dit le libre-arbitre ? Oui, à condition de détacher sa définition du fond théologique auquel elle était liée et en prenant au sérieux la définition de l’homme comme « animal parlant ». La possession du langage propre à l’homme a en effet des conséquences considérables sur la structure de la conscience et donc sur le rapport que le sujet humain entretient avec ses propres désirs et ses propres actions. Oui, la liberté de la volonté a encore un sens aujourd’hui.

MARDI 10 DÉC. 2024 > 19 h 30

Auditorium M. Pic, Hôtel du Département

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